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10/05/2025

Non, le stress n'est pas la maladie du siècle!


Parce que le stress n’est pas une maladie : c’est une réaction normale et vitale de notre organisme face à une situation inconnue potentiellement dangereuse…

Par contre, lorsqu’il est trop aigu ou qu’il devient chronique, là oui, le stress devient pathogène, c’est-à-dire qu’il va favoriser le développement de certaines pathologies, comme le burnout par exemple (mais il y en a d’autres évidemment : tout n’est pas burnout !).

Certains considèrent qu’il y a du bon stress (appelée « Eustres »), c’est-à-dire lorsque la personne qui le vit a le sentiment qu’elle maîtrise la situation et qu’elle possède tout ce qu’il faut pour atteindre l’objectif fixé. Pensez à ce défi que vous avez relevé et pour lequel vous vous sentiez à la hauteur, avec les moyens (compétences, moyens concrets...) pour l’atteindre. Sans cette excitation et ces challenges passionnants devant nous, cette pulsion de vie, ne risquerions-nous pas l’ennui et la morosité ?  C’est Mihály Csíkszentmihályi, professeur de psychologie hongrois-américain, qui a popularisé le concept du « Flow » qui est défini comme un état mental ressenti par une personne qui réalise une activité dans laquelle elle est pleinement impliquée et qui lui donne de l’énergie. C’est en quelque sorte une tension bénéfique qui se situe entre une activité trop facilement accessible et qui va nous ennuyer rapidement, et un défi trop intense qui va nous stresser.

 

La cascade du stress

Comme écrit ci-dessus, le stress est une réaction tout à fait normale et vitale de notre organisme et qui est « automatique » car générée par des parties de notre cerveau que nous ne contrôlons pas (cerveau reptilien et limbique). Ce stress se déroule naturellement et automatiquement en cascade comme suit :

1.      La fuite

Face à une situation nouvelle et/ou un danger, notre cerveau va naturellement se mettre en mode « fuite »  c’est-à-dire qu’il va provoquer une série de réaction en chaîne qui vont favoriser notre fuite face à ce danger : accélération du rythme cardiaque et de la respiration pour une meilleure oxygénation des tissus afin d’irriguer les muscles, une augmentation du tonus dans les jambes et une attention dispersée au niveau du regard, afin de cerner le danger et les issues possibles. Le sentiment qui domine est alors la peur et un sentiment d’oppression.

 2.      La lutte

Si le fuite échoue ou s’il n’est pas possible de fuir (par exemple, en cas de désaccord avec un collègue, un ami ou un partenaire de vie…), on pourrait se retourner contre la personne qui a déclenché le stress (notre « stresseur »).  Le but est alors de le repousser ou de le dissuader de continuer. La colère peut alors nous donner un sentiment de puissance, voire d’invulnérabilité, et nous pousser à entre en conflit avec cette personne (cris, engueulades, gestes d’intimidations, coups…je vous laisse le choix des armes…). Le regard se fixe sur l’adversaire, le cœur et la respiration ralentissent et la tension se déplace des jambes vers le cou et les mâchoires (pour mordre ) et vers les bras et les mains (pour griffer, frapper, etc.).

 3.      Inhibition

Si le combat est perdu ou si le rapport de force ne permet pas la lutte (non, on ne peut pas mordre son N+1 !), la personne stressée va développer un sentiment de découragement, d’abattement, voire d’infériorité, avec perte de confiance en soi. Et tout cela est toujours involontaire et difficilement contrôlable. Mais pas drôle à vivre, bien évidement : sentiment d’oppression respiratoire parce que la respiration est littéralement étouffée (on s’efforce de durer, donc on économise son énergie…). La constriction des capillaires sanguins pour économiser la chaleur et l’énergie provoque le ralentissement du cœur (d’où une sensation de froid), le teint devient blême et la digestion se bloque (bonjour les spasmes et les nausées…). Je repense à ces enfants qui ne peuvent s’opposer à leurs parents/professeurs et qui développent de réelles pathologies respiratoires et/ou digestives…

 

 

Cette cascade du stress fait partie des "Etat d’Urgence de l’Instinct (EUI)", basés sur les travaux d’Henri Laborit, qui ont été parfaitement décrits par le docteur Jacques Fradin dans son excellent livre « L’intelligence du stress » (dont je vous recommande tout particulièrement la lecture). Il voit le stress comme un message qu’il convient d’écouter et de comprendre. En cas de stress, il préconise également de retrouver d’abord un état de calme qui permet d’aborder ensuite les situations de stress avec plus de créativité « avec les bons neurones ».  

Enfin, je pense qu’une meilleure compréhension de ce qu’est le stress permet de mieux le gérer afin d’éviter les complications et pathologies diverses (dont le burnout) qu’il entraîne dans la durée.

 

 Isabelle Notéris, Coach Carrière et Burnout