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08/05/2025

Motivation en hyper, surinvestissement professionnel et burnout


Anne était une directrice financière passionnée par son travail et qui se donnait à fond pour atteindre les meilleurs résultats possibles pour l’entreprise qui l’employait. Jusque-là, à première vue, pas de problème, chaque partie y trouvait son compte.

Pourtant, depuis quelques temps, Anne n’est plus satisfaite par sa situation professionnelle. Suite à une récente réorganisation de l’entreprise, on lui a retiré la gestion de l’équipe pour lui donner plus de responsabilités au niveau du reporting, le tout accompagné d’une augmentation salariale non négligeable. Cette modification de sa fonction ne lui convenait pas mais elle a accepté. En effet, comme Anne est à présent maman célibataire, elle ne peut pas se permettre de quitter ce job qui lui apporte la sécurité financière nécessaire. Alors, elle s’accroche tant qu’elle peut et s’efforce de se montrer à la hauteur de ce nouveau défi. Mais la fonction étant plutôt solitaire avec un supérieur direct peu disponible et donnant peu d’appréciation, elle redouble d’efforts pour atteindre les résultats attendus. Ne recevant pas de feedback positif de son responsable, elle se sent dévalorisée et commence à passer de plus en plus de temps devant son ordinateur, ne voyant plus ses amis et passant ses soirées à travailler après avoir mis ses enfants au lit. Son sommeil devient compliqué : elle se réveille très souvent vers trois heures du matin et n’arrive pas à se rendormir, pensant à tout ce qui l’attend dans la journée. Au lieu de s’améliorer, ses résultats plafonnent et elle se sent de plus en plus démunie et fatiguée. Suite à des problèmes d’hypertension et de gastrites à répétition, son médecin pose le diagnostique d’un épuisement professionnel et la met à l’arrêt pour un mois (pour commencer). Anne s’effondre et il lui faudra plusieurs semaines de repos pour retrouver petit à petit un peu d’énergie. L’arrêt de travail se prolonge et Anne reprend peu à peu confiance en elle. Mais envisager le retour dans sa fonction lui est encore impossible. Lors d’une séance de coaching, elle me dit vouloir préférer aller élever des chèvres dans le Larzac !

Mais que s’est-il donc passé pour que cette femme qui adorait son job en arrive à ne plus vouloir en entendre parler ? Et surtout à envisager une réorientation professionnelle aussi radicale ?

En repassant avec elle son parcours professionnel à travers un bilan de carrière complet, elle prend conscience de son côté « hyper-motivée » par son travail qui, au début, lui apporte pleinement satisfaction. Mais cela ne dure pas et elle reconnaît qu’il lui est arrivé à plusieurs reprises de changer d’employeur parce que sa fonction « plafonnait » et devenait moins intéressante, ou moins appréciée. Par contre, dans sa dernière expérience professionnelle, quand les choses ne se sont plus déroulées comme elle le souhaitait, dans l’impossibilité de quitter ce job pour des raisons financières, elle a redoublé d’efforts et cela a fini par l’épuiser. Finalement, complètement à plat et démotivée, Anne envisage un changement de carrière complet. Mais est-ce vraiment la solution ? Je lui propose de prendre le temps de la réflexion pour faire la part des choses entre ce schéma répétitif « passion/insatisfaction » et ce qu’elle recherche vraiment à travers son travail.

Bien sûr, même si chaque cas est unique, je retrouve dans la situation d’Anne des choses que j’ai souvent rencontrées: une motivation en mode « hyper » avec assez rapidement de l’insatisfaction suivi d’un redoublement d’efforts pouvant amener un épuisement, puis un rejet. Comme cela peut cacher bien des choses, l’intervention d’un thérapeute en parallèle au coaching permet souvent à la personne de comprendre ce qu’elle cherche réellement à atteindre et surtout, ce qui lui manque.

En résumé, la motivation en mode « hyper » peut entraîner un surinvestissement, ce qui entraînerait un stress chronique et au bout, burnout. Aussi, bien se questionner sur sa motivation professionnelle permettrait d’éviter d’en arriver à cette situation, ou de la reproduire...